Tuesday, July 13, 2010

Vu par Pierre Sarraf

Entretien avec Pierre Sarraf, créateur et responsable de la production ..né.à beyrouth autour de l'organisation d'un festival de cinéma à Doha, et de la situation cinématographique libanaise.




A quel point l’organisation d’un tel évènement est importante pour le monde arabe ?

L’organisation d’un tel festival est important pour notre region car il permet de créer de nouvelles opportunités de rencontre et d’échanges au niveau des professionnels du cinéma ouvrant ainsi plus de portes pour la production de film arabe. Les manifestations de qualité de ce genre permettent aux jeunes et moins jeunes cinéastes d'être diffusés, de se faire connaître, de trouver des partenaires.

Pourquoi selon vous, un tel évènement ne serait pas organisé à Beyrouth, capitale culturelle par excellence ?

A Beyrouth il existe déjà plusieurs festivals de cinema de qualité, chacun touchant une niche bien définie. Né a Beyrouth par exemple a pour objectif de promouvoir la production cinematographique locale. Ce festival est une plateforme permettant aux realisateurs libanais de montrer leurs oeuvres et de rencontrer leur public.

Pour préparer un Festival comme celui de Doha, il faut avoir un budget à la hauteur des ambitions de l’évènement et notamment une véritable volonté politique. Malheureusement nous manquons ici de l’un et de l’autre. Le Qatar est en plein essor, ils ont meme fait construire un théâtre pour l’occasion.
Enfin l’instabilité du pays rend ces evenements internationaux, de ce niveau, quasi impossible a organiser chez nous. Comment voulez-vous acceuillir autant de grandes figures du cinema et un public regional et international entre deux attentats et 3 guerres.


Que pensez-vous de l’industrie du cinéma au Liban en particulier ainsi qu’au monde arabe en général ?

Hormis l’Egypte et le Maroc, l’industrie cinematographique libanaise est une des plus dynamique de la region. Elle se porte de mieux en mieux avec un nombre grandissant de production de long metrage, un parc de cameras et de materiel de qualite, des techniciens, des producteurs et des acteurs professionnels. Ce qui manque cruellement ce sont de bons scenarios, du financement et une politique etatique encourageant le cinema. La distribution est a la traine egalement avec une predominance des films commerciaux en salle et des televisions locales bien trop occupes par les debats politiques de plus de 180 minutes.

Ce qu’il faut c’est unir nos efforts et coproduire au niveau du monde arabe, créer des fonds regionaux d’aide au cinema, impliquer les televisions dans la production de films, et investir dans les nouvelles technologies de distribution liees a internet. C’est deja un peu le cas grace aux festivals de Dubai, Abu Dhabi et bientôt celui de Qatar.

Interview extrait de l'article paru dans le journal La Croix.

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